- ABOUNA
- ABOUNAABOUNAMot arabe qui veut dire «notre père» abouna est devenu le titre ordinaire que donnent les chrétiens arabes à leurs simples prêtres. En Éthiopie, ce titre est réservé au patriarche de l’Église nationale. Depuis les origines (fin du IVe s.) jusqu’à 1881, cette dernière n’eut qu’un seul évêque, l’abouna, qu’elle recevait de l’Église copte, un moine égyptien que le patriarche d’Alexandrie ordonnait à cet effet. En 1881, trois autres évêques, égyptiens eux aussi, lui furent adjoints. En 1929-1930, on décida que cinq évêques, des Éthiopiens pour la première fois dans l’histoire, entoureraient l’abouna, mais sans avoir le droit d’ordonner des compatriotes à l’épiscopat. En 1948 enfin, l’Église d’Éthiopie obtint du patriarcat copte que l’abouna fût éthiopien (ainsi que tous les autres évêques, que celui-ci pouvait désormais ordonner); il devenait, en fait, patriarche de son Église, mais il continuait de recevoir son ordination du chef de l’Église copte. Cette dernière disposition, confirmée dans l’accord de 1959 qui conduit l’Église d’Éthiopie au statut d’autocéphalie, est toutefois devenue sans objet du fait de la décision du synode d’Addis-Abeba de 1971, qui prévoit que l’abouna sera désormais choisi par élection parmi les évêques.ÉTYM. 1690; arabe (’)ǎbūnā « notre père », de ’ǎbū « père ».❖♦ Didact. Chef du clergé de l'Église abyssine.0 Les Komos sont eux-mêmes soumis au patriarche des Abyssins que l'on appelle abuna.Encyclopédie (Diderot), 1765, art. Komos.
Encyclopédie Universelle. 2012.